mardi 8 décembre 2009

Burkina + Mali

Préambule. Voici enfin les photos de notre voyage. Je mets aussi les scans de mes notes pdt le périple. Bonne lecture et bon visionnage.

On jonglait avec nos semaines de congés sans trop vraiment savoir quoi en faire. Puis, au lieu de les vendre sur internet ou aux enchères et surtout de peur de les briser, on s'était dit qu'il valait peut-être mieux les poser. Voilà pourquoi je me suis retrouvé embarqué dans une étrange aventure avec Fred, mon compagnon d'infortune en CI depuis quelque six mois. Tout comme moi, il vit sa vie et son VIE en Côte d'Ivoire et nous avons beaucoup de points communs. On est souvent fourrés ensemble, à tel point qu'on nous a surnommés "cul et chemise", le problème réside dans le fait que c'est lui qui a hérité de l'appellation chemise...

Bref, on s'était déjà fait des petites sorties aux alentours de la capitale, en brousse ou ailleurs. D'ailleurs, si vous lisez bien ce blogue, vous devez déjà l'avoir aperçu. Ce n'est autre qu'Indiana, le gars avec le chapeau et les vêtements de baroudeurs. (Il ne lui manquait plus que le lasso, ou le fouet).

Bon, on avait posé 2 semaines de congés. Dans quel but me direz-vous ? Réponse : visiter le Burkina Faso. D'autant plus qu'à la base, cette idée m'était venue quand j'avais su que Lio et sa copine allaient passer dans le coin (de la sous région). ALors je m'étais permis de m'inviter pendant quelques jours de leur tour de l'Afrique de l'ouest. Puis Fred s'est greffé à l'aventure par la suite.

C bon, les billets de train sont en poche. Derniers réglages, le sac est fait, des tee-shirt, 2 shorts, une paire de tennis, une paire de tongs, une trousse toilette, quelques babioles et le tour est joué. On se retrouve demain (Samedi) à la gare de Treichville.


















Coucou

A chaque arrêt du train. Vente de tout et de rien à la fois.

La gare de Treichville, parlons-en justement. Un vieux bâtiment qui semble éteint la plupart du temps mais qui est touché par une frénésie colorée en ce Samedi matin. Non seulement c'est un jour de départ, mais en plus on est le weekend et un marché occupe la place de la gare. On se fait plus accoster que d'habitude, c'est vrai qu'avec le short, les baskets et l'appareil photo en bandoulière on devait un peu trop ressembler à des tou(babou)ristes.. On s'en fout. Il est 10H et justement le train part à 10H. Mais on nous informe qu'il ne partira pas avant une heure ou deux. Je ne suis pas pressé et ne m'inquiète donc pas. Je me demande juste où est passé mon acolyte. Dans ma quête de renseignements, je me dirige vers le guichet. Surprise, pas d'hygiaphone. Une seule petite ouverture dans un panneau de bois permet au client de déposer sa requête. Seulement, ce trou est situé juste au dessus du rebord si bien que l'on est obligé de coucher sa tête dessus pour pouvoir parler à son interlocuteur, et, chose plus importante, l'entendre à son tour. Je pose donc ma joue sur le bout de bois et entame la conversation avec la guichetière. La dame, elle aussi a la tête collée sur une planche en bois pour discuter avec moi. Cela ne semble pas la troubler. A la place de l'horaire de départ de notre train, j'obtiens un numéro de téléphone, une demande d'invitation à dîner et une demande en mariage...

J'aperçois au loin un chapeau de cow-boy qui essaye de se faufiler parmi la foule...


Nous nous glissâmes dans le train sans trop de précipitation. Deux heures déjà avaient passé depuis le départ supposé en direction de la capitale burkinabè.
Comme des gros pachas que nous sommes, nous avions réservés des billets première classe pour que le voyage "se passe un peu mieux". Nous ne fûmes pas déçus. Un véritable arsenal de télés et de sono à l'intérieur du wagon. Au minimum 8 enceintes, un écran de téléviseur à l'avant et une panoplie de CD et DVD pour nous faire patienter tout au long du voyage.
On s'installe et un peu plus tard, la grosse machine se met à avancer.

On traverse Abidjan. Treichville, le passage sous le pont H-B, le Plateau, Adjamé, Abobo, Anyama, Agboville... Ca y est nous sommes dans la nature, la vraie. Puis comme par enchantement la télé s'allume, les baffles s'échauffent et le local se remplit d'un spectacle son et lumière de clip de zouglou et autre R'n'B (ar haine bi) béninois, togolais, ivoirien ou guinéen au choix. Le volume relativement fort ne permet aucune conversation sérieuse avec son voisin....
Un point fort de la première classe est les armoire de climatisation qui parsèment la voiture. AU moins la journée on n'a pas trop chaud. De plus un monsieur fait un peu la police à l'entrée. Il refuse systématiquement que les passagers amènent des marchandises achetées sur le trajet, lors des multiples arrêts. (vente de savons, de fruits, de pain, de boîtes de sardines, de sacs de graines, de pagne, de poisson frais (ou pas trop) j'en passe.)
Du coup on a le temps de voir le paysage sans trop de problème. On a même découvert un petit truc : c d'ouvrir la porte de descente (rien n'est verrouillé) et de se pencher au dehors du train pour humer l'air, voir le décor défiler et rêver un peu.
La première nuit tombe. Le froid vient en compensation. Il n'y a plus d'apports solaires, et les climes, qui une heure avant peinaient à faire régner un 28°C ambiant s'en donnent maintenant à coeur joie et font descendre la température aux alentours de 16°C... On n'avait pas prévu pareille événement. On se contente de rentrer nos bras dans nos manches, de sortir les tee-shirts à manche longue ou le sac à viande pour faire couverture. Nos voisins, eux, sont bien rodés à ce genre de voyage et ont prévu. Pulloveurs, manteaux, doudounes, couvertures en laine et autres bonnets font leur apparition. On se croit subitement en partance pour les sports d'hiver !! J'ai mis du temps à m'endormir ce soir-là. Les clips musicaux avec danseuses ont laissé place à des films de mauvaise qualité (dans tous les sens su terme) avec des acteurs qui passaient leur temps à crier (films d'horreur locaux)...

Sur la route du Burkina, quelque part entre Abidjan et Ferkessedougou...

Le lendemain, même chose. Le paysage se fait un peu plus sec, la végétation légèrement moins luxuriante, les arbres se parsèment et on assiste doucement à une transition d'une nature équatoriale à la savane.

























Les deux soirs : couchers de soleil superbes.


Au soir on arrive à Banfora. (environ 30 heures après avoir quitté Abidjan) le train continue en direction de Bobo puis OUaga, qu'il ralliera le lendemain matin.
Le soir : rencontre avec Lio et sa copine.

Le lendemain: On visite la ville le matin. Puis l'après midi, on loue des vélos et hop on se casse en direction du lac de Tengrela. C'est un peu notre contact avec le Burkina.

T'as beau tirer la langue, Indiana, on sait tous que tu fais semblant.

On suit les pistes qui relient les villages entre eux parmi la population. Ici beaucoup plus de vélos et de motocyclettes (j'adore ce mot) qu'en CI. Les burkinabè semblent bien habitués à voir des touristes. Les enfants surtout apprécient particulièrement les blancs, puisqu'ils sont toujours fous de joie des qu'ils nous voient. Prendre un enfant par la main... (Yves D.)

"Hé le blanche, hé la blanche" est une phrase qu'on entend souvent. A croire qu'il n'y a que des représentants du sexe féminin qui sont allés dans cet endroit. Les gamins accourent pour venir nous voir passer en vélo, ils nous font de grands signes de la main et des bras. Ils crient du plus fort qu'ils peuvent, font des courses de vélo avec nous, ou, à défaut courrent derrière nous sur de longues disances !!

























Avec le maillot des étalons (les burkinabés) les lunettes de soleil,
et assis sur son sac : c'est Lio.


Cela cache un autre principe qui semble partagé par chacun ici : Quand les blancs arrivent ils viennent avec les bras chargés de cadeaux comme le Père Noël !! Combien de fois on m'a demandé de l'argent, un bic, un crayon, un bonbon ....
Mais dans l'ensemble l'ambiance est bonne enfant, et nous apprécions le fait de parcourir les sentiers à vélo.


























On a du boire l'eau du puits parfois.... (heureusement
qu'on avait des pastilles pour la purifier)


A Tengrela, on rencontre un mec bien sympa qui est accessoirement piroguier et avec qui on va se promener sur le lac pour y voir des hippopotames. On dort à Tengrela dans un petit campement très propre.

Jour suivant, on réenfourche les bicyclettes, pour rejoindre les cascades de Karfiguéla. Splendide. Très belle vue. Endroit agréable. En fait, ce qui est remarquable, c'est de se dire qu'on est dans des piscines naturelles creusées par l'eau avec le temps. Ces petites vasques peuvent être même très profondes, étroites. On a l'impression que nous sommes dans des baignoires, avec de l'eau qui nous rafraîchit de la chaleur.

Avec le turban turquoise, les lunettes de soleil aussi, le petit sac et les claquettes : c Audrey.


A proximité des cascades, se trouve un superbe site de dômes granitiques. Le pti bonhomme blanc : c'est moi.

Sortes de petites montagnes très découpées qui ressemblent un peu aux pics de Sindou. Voyez par vous même avec les photos.

La suite au prochain épisode....

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Aaaaaah ba à la bonne heure: voilà une lecture qu'elle fait bien plaisir à lire!!! Depuis le temps qu'on l'attendait! Pas déçue en tout cas: continue comme ça (la suite, la suite!!!) :)

benzoy a dit…

vraiment sympas les photos!!! beau periple, continue commme ca pour faire original!