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Rappel : on arrive au pays dogon (nord-est Mali).
Sévaré : nous rencontrons notre guide : Abdoulaye. Présentations. Demain nous partons vers Bandiagara puis vers Dourou, départ de notre randonnée pédestre en Pays Dogon, sûrement le point d'orgue de notre excursion hors des frontières ivoiriennes.





A notre arrivée à Begnematou : on a rencontré des personnes. L'une d'entre elles, (Joseph si je me souviens bien) portait un magnifique teeshirt Pastis 51, très sale et complètement troué de part en part. Je trouvais cela franchement atypique et voyais déjà le truc : les blancs qui ne savent plus quoi faire de leurs vêtements et qui envoient en Afrique ce qu'ils n'osent plus mettre. Je pense que lui s'en moquait éperdument de savoir si c'était marqué Yin ou yang sur son habit, mais moi ça me chagrinait. Alors je suis revenu le voir par la suite pour procéder à un échange : je lui donnais mon tee shirt et il me donnait le sien. Désormais, il ne fait plus de publicité gratuite pour une marque d'alcool qu'il ne connaîtra jamais. Il porte un vêtement uni moins ridicule et moins troué. Ce fameux tissu, je l'ai gardé et il retournera sûrement là où il a été conçu : en France. Ah moins que ce ne soit un truc chinois et qu'il ait déjà voyagé plus que moi...
Un texte tiré de la toile :
Mes hommes et moi arrivâmes dans un petit village, très pittoresque portant le nom de Bégnematou. Nous nous assîmes sur quelques pierres qui jonchaient le sol en attendant les porteurs que nous avions devancés d’une bonne distance et qui étaient à la peine en cette fin de journée. Nos affaires, notre matériel et nos vivres devaient arriver par la suite. Épuisés par une telle entreprise, nos yeux ne laissaient transparaître aucune émotion. Personne ne dit mot. Un léger muret, de fabrication artisanale et traditionnelle qui jouxtait notre banc de fortune nous empêchait d’apprécier une vue globale du village. On aperçut au loin le reste de la troupe avec les ânes fortement chargés. […] Bientôt, alors que le soleil semblait atteint d’une immense fatigue et prêt à aller se coucher, des petites figures aux ombres allongées sur cette terre poussiéreuse firent leur apparition. Sans doute les enfants avaient-ils déjà du voir des blancs, ou des "toubabous" comme on dit en Bambara. Ils n’émirent aucune crainte à notre égard, mais parurent bien amusés de notre présence au contraire. L’échange, bien que difficile, nous amusa grandement. Aussi, nous n’eûmes pas le temps de le prolonger car arrivèrent les porteurs accompagnés de leurs mules. Dans leur langue, ils lancèrent quelques mots en direction des bambins qui s’éclipsèrent en quelques secondes. La lumière se fit de plus en plus douce au fur et à mesure que l’astre solaire se rapprochait dangereusement de l’horizon. Il semblait décidé à vouloir passer de l’autre côté à tout jamais. Nous nous hâtâmes en haut d’une excroissance rocheuse qui nous permettait de jouir d’une vue globale sur le village. La scène se déroulait paisiblement et dans le calme. La teinte du ciel vira subitement au rouge vif renforcé par le coton d’une poignée de nuages qui passait par là. La lumière émanant du ciel, allait mourir sur les habitations traditionnelles. Une fois que le soleil eût définitivement cessé toute activité directe, il restait dans le ciel ces masses nuageuses dominant la falaise et faisant le lien entre le village et l’astre solaire. Des reflets orangés virant sur le rose ou du rouge tirant sur le fuchsia se promenaient sur leurs contours. Cette couleur sanguine, nous ne l’avions jamais vue encore, et le spectacle que nous offrait la nature sur ce crépuscule nous laissa cois. Quelques rayons dardaient encore à travers la masse rougeoyante flottant haut dans le ciel, en s'abattant sur la terre aride comme une pluie de soleil mourant. Or l’intensité lumineuse se fit de plus en plus faible, la scène s’offrant à nous s’effaça peu à peu et nous usâmes nos pupilles jusqu’à l’épuisement. Suivant cela, nous décidâmes donc de retourner au campement et de préparer les tentes pour un bivouac non loin des habitations. Après un repas sommaire, nous allâmes rejoindre nos couches. Les bruits du village, amplifiés par un écho provenant de la falaise, se découpaient nettement dans le silence qui règne dans ces régions quasi désertiques. Des rires suivirent des pleurs. Une querelle succéda à un claquement indéfinissable. Des cris d’enfants répondirent à des cris d’enfants.
Les bêtes n’étaient pas en reste. Les chiens tout d’abord. Puis les chèvres. Enfin les ânes pour clôturer cette cacophonie. Quand chacun eut finit de se faire remarquer, le village déjà plongé dans les ténèbres, sombra dans l’anonymat et le silence total.
Puis, ce sont les étoiles qui firent leur apparition, ouvrant ainsi le bal de la session nocturne. La température chuta rapidement et nous nous enfouirent sous nos couvertures. L’épuisement dû à la journée de marche se transforma en une détente qui nous plongea instantanément dans le royaume de Morphée.
Russel Krustovsky Mali-Mélo
Mes hommes et moi arrivâmes dans un petit village, très pittoresque portant le nom de Bégnematou. Nous nous assîmes sur quelques pierres qui jonchaient le sol en attendant les porteurs que nous avions devancés d’une bonne distance et qui étaient à la peine en cette fin de journée. Nos affaires, notre matériel et nos vivres devaient arriver par la suite. Épuisés par une telle entreprise, nos yeux ne laissaient transparaître aucune émotion. Personne ne dit mot. Un léger muret, de fabrication artisanale et traditionnelle qui jouxtait notre banc de fortune nous empêchait d’apprécier une vue globale du village. On aperçut au loin le reste de la troupe avec les ânes fortement chargés. […] Bientôt, alors que le soleil semblait atteint d’une immense fatigue et prêt à aller se coucher, des petites figures aux ombres allongées sur cette terre poussiéreuse firent leur apparition. Sans doute les enfants avaient-ils déjà du voir des blancs, ou des "toubabous" comme on dit en Bambara. Ils n’émirent aucune crainte à notre égard, mais parurent bien amusés de notre présence au contraire. L’échange, bien que difficile, nous amusa grandement. Aussi, nous n’eûmes pas le temps de le prolonger car arrivèrent les porteurs accompagnés de leurs mules. Dans leur langue, ils lancèrent quelques mots en direction des bambins qui s’éclipsèrent en quelques secondes. La lumière se fit de plus en plus douce au fur et à mesure que l’astre solaire se rapprochait dangereusement de l’horizon. Il semblait décidé à vouloir passer de l’autre côté à tout jamais. Nous nous hâtâmes en haut d’une excroissance rocheuse qui nous permettait de jouir d’une vue globale sur le village. La scène se déroulait paisiblement et dans le calme. La teinte du ciel vira subitement au rouge vif renforcé par le coton d’une poignée de nuages qui passait par là. La lumière émanant du ciel, allait mourir sur les habitations traditionnelles. Une fois que le soleil eût définitivement cessé toute activité directe, il restait dans le ciel ces masses nuageuses dominant la falaise et faisant le lien entre le village et l’astre solaire. Des reflets orangés virant sur le rose ou du rouge tirant sur le fuchsia se promenaient sur leurs contours. Cette couleur sanguine, nous ne l’avions jamais vue encore, et le spectacle que nous offrait la nature sur ce crépuscule nous laissa cois. Quelques rayons dardaient encore à travers la masse rougeoyante flottant haut dans le ciel, en s'abattant sur la terre aride comme une pluie de soleil mourant. Or l’intensité lumineuse se fit de plus en plus faible, la scène s’offrant à nous s’effaça peu à peu et nous usâmes nos pupilles jusqu’à l’épuisement. Suivant cela, nous décidâmes donc de retourner au campement et de préparer les tentes pour un bivouac non loin des habitations. Après un repas sommaire, nous allâmes rejoindre nos couches. Les bruits du village, amplifiés par un écho provenant de la falaise, se découpaient nettement dans le silence qui règne dans ces régions quasi désertiques. Des rires suivirent des pleurs. Une querelle succéda à un claquement indéfinissable. Des cris d’enfants répondirent à des cris d’enfants.
Les bêtes n’étaient pas en reste. Les chiens tout d’abord. Puis les chèvres. Enfin les ânes pour clôturer cette cacophonie. Quand chacun eut finit de se faire remarquer, le village déjà plongé dans les ténèbres, sombra dans l’anonymat et le silence total.
Puis, ce sont les étoiles qui firent leur apparition, ouvrant ainsi le bal de la session nocturne. La température chuta rapidement et nous nous enfouirent sous nos couvertures. L’épuisement dû à la journée de marche se transforma en une détente qui nous plongea instantanément dans le royaume de Morphée.
Russel Krustovsky Mali-Mélo
23 novembre 2009 : 14H Chez Aly Ende à ENDE (auberge hôtel campement) :
Vue sur notre chambre. Il manque à la scène : une grosse cigogne qui essaye de se gratter derrière le cou et fred sur la chaise longue qui écrit qqch.
L'après Pays Dogon ne fut pas très marrant. On a surtout subi du transport.

Ca fait un peu enfantin, mais voilà ce que j'ai eu le temps de dessiner pendant notre attente à Bankass, pendant qu'un vieux racontait sa vie à Fred et moi. Vous pouvez vérifier, les pneus sont bien des Michelin (hein tib et J.E.) C'est un ancien camion Interflora de Hollande Ce qui dépasse par le dessous, ce n'est pas une trompette ou un cor de chasse mais le pot d'échappement.
- Ouaga R.A.S -
Bobo. Prise de tête.
Nous sommes dans le quartier touriste et du coup on ne rencontre pas beaucoup de gens honnêtes. Dans la cour de l'auberge, j'explique à un homme (que j'ai d'abord pris pour un burkinabè) qu'on ne nous fait pas payer les même prix que les burkinabè. Il me dit que c'est exactement la même chose pour lui. Il revient de la pharmacie, et on lui a fait payer plus que ce qui est indiqué. La raison : son accent qui n'est pas celui du pays, mais d'un pays voisin, la Guinée. (Quand on ne précise pas de quelle Guinée on parle cela signifie que c'est de la Guinée Conakry. Sinon on précise : ex: Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Papouasie-Nouvelle guinée, Ascenseurs Guinet de très bonne qualité...
Appelons le Souleymane Baldé pour garder son anonymat. Baldé est un opposant à Dadis Camara le chef de la junte militaire qui tient la Guinée depuis la mort de l'ancien président Lansana Conté. Il était présent au stade le 25 septembre pendant le massacre de la population. Il s'est fait rouer de coups, a vu des gens mourir sous ses yeux et a passé quelques heures sans bouger pour échapper à la mort. Il ne doit son salut qu'à une connaissance dans la police. Peu après cet évènement il a du s'exiler. Il était au BF pour fuir un régime ...
(en apparté : Aujourd"hui la situation a changé : pour des raisons encore floues, un des généraux de Dadis Camara lui a tiré dessus mi décembre et l'a atteint au visage. Le chef était il y a encore q q jours dans un hôpital marocain. Aujourd'hui il est au BF. Un de ses subordonnés, en Guinée a repris les rênes du pouvoir et a annoncé qu'il organiserait des élections "démocratiques". Un premier ministre choisi dans l'opposition a été nommé. ))
Le lendemain ; direction la Côte d'Ivoire que nous avions quittée voilà presque deux semaines. Encore une de ces journée dans les transports ...
Le passage de la frontière est très spécial. Changement de ton. On a l'impression d'être soudainement des bêtes. Les gardes armés, portant les couleurs de je ne sais quel gouvernement, exercent un racket systématique de toute personne qui passe un barage. On nous demande sans cesse, des pièces, de l'argent "pour l'armée", "par solidarité", "pour la sécurité"... ou autre. Les burkinabè payent sans trop rechigner. Nous, comme des blancs, on essaye de tout marchander, y compris le droit de passage qui nous semble injustifié. L'ambiance est beaucoup plus tendue qu'au Burkina. Ca rigole moins. On nous demande même des togos pour le tampon sur le passeport. On dit qu'on en a pas besoin !! Le garde laisse tomber.
On arrive presque à Ferké. Seulement le radiateur a eu la mauvaise idée de se percer. Et il faut remettre de l'eau tout les 2 kilomètres. A chaque fois c'est le même rituel ; on nous fait sortir de la cabine, (car nous étions assis devant), on la fait basculer, on attend que le radiateur ait fini de couiner. On mets un peu d'eau. Nous en attendant cela avec les passagers du gbaka, on cherche un petit coin d'ombre pour ne pas trop souffrir de la chaleur. Puis on nous intime l'ordre de rentrer et de reprendre nos places. Le chauffeur est odieux avec nous, et invoque toute une série de protestation plus ou moins racistes envers les blancs. Quel accueil chaleureux !!
Heureusement, nous ne sommes plus très loin de Ferké. 5 km avant d'arriver, nous en sommes au 4ème arrêt radiateur. Puis, un mec a l'idée du siècle : réparer avec de la super glu (nommée colle alpha ici). Le résultat ne fut pas très convaincant malheureusement.
On finit par arriver à Ferké. Drôle d'ambiance encore une fois. On sent qu'il n'a pas dû y avoir beaucoup de toubabs ces derniers temps. Nous prenons le premier bus pour Korhogo. Et nous arrivons en territoire sénoufo. C'est le jour de Tabaski, le nom pour dire la fête du mouton, l'une des plus grandes célébrations musulmanes. Chacun dans la ville est très bien habillé. Surtout les enfants. Garçons et filles sont maquillés, et se promènent avec des paniers dans lesquels on peut laisser une aumône. Avec leur pécule, on dirait qu'ils s'achètent des friandises. Des fois, nous on en achète aussi d'ailleurs, comme des caramels d'Arachide, excellents.








Jour suivant : descente vers Abidjan : beaucoup de barages, avant et après chaque grande ville, toujours un putain de douanier un peu zélé qui prend TOUT son temps pour inspecter le bus et tenter d'y déceler un produit illicite, une bombe, ou que sais-je encore.
Le bus finit par rejoindre Abidjan (Adjamé) vers les 18H et quand nous sortons, on a l'impression d'être chez nous ! ! On est assailli de toute part " hé vous allez à San pédro ?" " taxi taxwi" " vous voulez aller à San pédro" "hé hé ho taxi ici" . Bref il semblerait que tous les blancs qui descendent de bus à la gare d'Adjamé, aillent en direction de San pédro....
Il n'en fut rien, nous restèrent dans la capitale ivoirienne, un peu crevés par toute cette route, mais assez motivés pour aller partager un très bon repas chez gwen et raconter un peu ce qu'on a fait pendant ces 15 jours.
Bref, le retour à la civilisation et à la réalité.
Enfin , un grand merci à Fred pour m'avoir supporté pendant toute cette quinzaine surtout quand je me levais du pied gauche. Et aussi pour ses superbes photos.
Au revoir et à bientôt.