mardi 10 février 2009

En haut à droite (à côté du produit vaisselle) un avocat. (les avocats sont gros mais les 3/4 du volume sont occupés par le noyau), en dessous une orange (qui est verte finalement) , à gauche, en dessous du produit vaisselle un citron et en dessous encore une papaye avec ses graines.


Description d'une journée type : Je me lève à 6H30 (oui on se lève tôt et on se couche tôt ici) direction salle de bain. Pas besoin de se laver à l'eau chaude il fait déjà assez chaud comme ça. En plus l'eau chaude est extrêmement brûlante et il est difficile de bien doser pour avoir une température convenable. Si je me rase, il faut que j'utilise une bassine, car le clapet du lavabo ne ferme pas vraiment. Petit détail qui a son importance : le miroir de la salle de bain est accroché au mur de telle sorte que je ne vois que mes épaules quand je me tiens debout... donc si je veux voir mon visage il faut que je plie légèrement les jambes (pratique quand on se rase).
Ensuite : petit-déjeuner (Deux oranges pressées pour faire du jus : délicieux) et selon le choix des bananes ou des papayes (arrosées de jus de citron c pas dégueu non plus)
Puis plus classique du pain et du nutella (enfin du tartina) trempé dans du lait.
Ensuite direction SEEE et là l'aventure commence vraiment.
Je quitte l'atmosphère calme, fraîche et confortable de l'appartement pour me retrouver dans la jungle urbaine que représente le Plateau de jour. Déjà dans le couloir de l'immeuble je sens la chaleur et l'humidité m'agresser. Dans l'ascenseur on a parfois des surprises : boutons qui ne marchent pas, certains niveaux qui ne peuvent être desservis, des touches qui s'allument toutes seules ! C'est assez folklorique. Quand on l'attend il est nécessaire aussi d'appuyer sur le bouton d'appel à chaque arrêt que marque la machine. (à noter qu'en france on fait ça aussi même si on sait que ça ne sert à rien, mais c pour marquer son impatience)
Si j'arrive enfin à ma voiture c'est le bonheur. Les gouttes perlent sur mon front et je ne suis qu'au début de mon périple. Je sors les clefs de la voiture. Les clefs oui. Une pour ouvrir (la porte du chauffeur uniquement), une autre pour démarrer, la dernière enfin pour ouvrir le réservoir.
Titine (appelons-la ainsi) est une 106 bleue. Elle fait partie de la catégorie des "France-au-revoir" jolie appellation pour qualifier des véhicules qui ont définitivement quitté l'ancien continent sur un coup de tête du proprio ou un coup de boule d'un camion, ou à la suite d'un vol... bref elles ont en général bcp de kilomètres au compteur et sont plutôt à bout de souffle. Titine, elle a bientôt bouclé son 5ème tour du monde puisqu'elle a 191000km. Il y a une touche (A/C) signifiant dans un langage anglo-saxon "climatisation" mais qui ne fonctionne pas pour une raison mystérieuse. (en ouvrant le capot on voit deux bouts de tuyau calorifugés coupés...) Tout comme la ventilation finalement. Question musique il y a un trou béant à l'endroit où devrait se situer un autoradio. L'aiguille de la jauge d'essence oscille sans émotion entre 1/4 et 0 , faisant clignoter régulièrement le voyant. Pour compléter le tableau, il n'y a plus d'enjoliveurs, la plage arrière du coffre ne s'ouvre plus, le siège conducteur est déchiré et le tableau de bord est complêtement erraflé comme si un tigre ou un lion y avait séjourné pendant une semaine. Donc désormais je roule dans une épave. Ca change de la 406 que j'utilisais juste avant (où là je bénéficiais de la clim ou au moins du recyclage de l'air) PArce que l'air c'est quelque chose.
Une fois extrait du parking souterrain, je me retrouve dans la rue et il faut s'immiscer dans la circulation, entre les bus, les voitures, les piétons qui traversent n'importe quand, les taxis qui s'arrêtent n'importe où (et sans prévenir il va de soi) Il ne faut pas avoir peur de s'insérer dans la circulation.
Puis quand je vois les grand panaches de fumées noires jaillissant des pots d'échappement des bus et de presque TOUS les taxis, je me mets à regretter sévèrement la 406. Le problème c'est que je roule toutes vitres ouvertes pour ventiler un peu et ne pas mourir asphyxié dans ma charrette. Mais du coup je bénéficie des fumées de pot d'échappement. Donc entre les odeurs de la rue, de caniveaux, de déchets et d'immondices vient s'ajouter celle de la pollution due aux véhicules à moteurs. (je me rappelle d'une publicité ou une femme mangeait un nuage blanc, ben moi c le contraire je bouffe des nuages noirs, ou bleus) Maintenant il me reste plus qu'a avaler les 10 km qui séparent ma résidence de mon lieu de travail. Passer sur les ponts (il n'y en a que 2 bien évidemment bondés), interpréter les feux tricolores (qui bien souvent sont bi voire monocolors, et qui des fois affichent vert et rouge en même temps), éviter les nids de poule et autres défauts de la chaussée, slalomer entre les vendeurs ambulants et les gens qui croient bon de se promener sur la route.
Et moi avec ma mentalité d'européen je ne dois pas être facile à apréhender non plus (quelle idée de doubler uniquement par la gauche, ou d'atendre au feu rouge)
Il se crée une nouvelle sorte de langage dans ce brouhaha général : la langue commune à tout chauffeur (ard) qui se respecte : le klaxon. J'avais déjà pu en comprendre les balbutiements au vietnam avec les motos, scooters et mobylettes en tout genre. Ici on est en véhicule à 4 roues (pratiquement pas de 2 roues) et le klaxonne se parle pour signifier aussi bien ("attention je suis là" que "hep le feu vient de passer au vert tu as le droit d'appuyer sur l'accélérateur" mais des fois c plus alarmant "si on ne change pas de trajectoire on va se rentrer dedans", sinon ça veut dire aussi pour les piétons "je suis taxi, vous n'avez pas besoin que je vous dépose quelque part ?") Mais d'un point de vue général plus le son de l'avertisseur se fait insistant plus les véhicules se rapprochent jusqu'au son continu qui doit vouloir dire "oh putain" )))
Tout cela me prend environ 25min.
La météo peut parfois pimenter l'expédition s'il vient à pleuvoir, il faut alors rajouter 20 minutes au trajet.
Une fois au boulot je retrouve une atmosphère vivable (il y a la climatisation, deux grosses boites rectangulaires : une proclim et une LG) mais bruyante (engins commençant à se faire vieux).
ouf.


L'intérieur de la 106

Titine vue de face

Vue de profil
La 406
Le strict nécessaire.

Yeah c'est parti

On the road again

tûut t^^uuuût !

Beaucoup de camions de transport, normal on est dans la zone industrielle

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